56 Logements - Tour Saint Lucien

La tour se trouve au cœur du quartier Saint-Lucien, dit « de la Soie-Vauban », doyen des grands ensembles de Beauvais. La construction du quartier démarre dans les années 1960, sur le site de l’ancienne abbaye Saint-Lucien. Les bâtiments de ce secteur sont typiques de la reconstruction de la ville. Sous forme de barre de quatre ou cinq étages, on retrouve une structure en béton habillée de pierre locale de teinte beige clair, des niveaux marqués par des bandeaux béton et des trames de baies illustrant la distribution des logements. De plus, comme un clin d’œil à l’artisanat local, de nombreux immeubles sont ornés de panneaux décoratifs en mosaïque de céramique à petit carreaux. Dans ce contexte, la tour N dénote de son environnement. Elle est la seule tour d’un ensemble de barres et dépasse largement ses voisins avec ses seize niveaux. La traditionnelle pierre en façade est absente et l’horizontalité est moins marquée. Construite en 1961, elle comportait initialement de la mosaïque bleue aux étages et des moellons au RDC. Ces matériaux ont été recouverts lors de la réhabilitation des années 1980. Les claustras qui ornaient le séchoir ont également été supprimés, laissant apparaitre des équipements de télécommunication.

Sa présence centrale dans le quartier et sa hauteur en font néanmoins un élément notable du secteur. Elle sert de point de repère et souligne l’emplacement des commerces.

Par sa volumétrie et sa composition, la tour N est un élément remarquable du quartier. Sa réhabilitation marquera le début de la rénovation urbaine. Par conséquent, l’objectif de cette opération n’est pas seulement d’améliorer les performances énergétiques du bâtiment. Il s’agit de donner le ton à la modernisation de ce grand ensemble en réalisant un projet qualitatif et respectueux du patrimoine historique local.

 Dans ce but, le projet prévoit d’harmoniser le dessin de la tour en utilisant un matériau important de l’artisanat local : la céramique. Les façades sont isolées avec un bardage en bardeaux de céramique émaillée rappelant l’art de Gréber. Ce matériau est utilisé pour clore l’ancien séchoir et cacher les équipements. La trame et le rythme des fenêtres sont conservés et mis en avant grâce à un calepinage vertical reprenant le découpage des baies. Les menuiseries et la serrurerie sont traitées en gris pour donner de la profondeur aux façades. Les garde-corps ont un remplissage en verre opalin afin d’intimiser les logements tout en allégeant le dessin de la façade. Les jardins d’hivers existant sont déposés. Ce sont actuellement des espaces peu utilisés, sources d’humidité et de moisissure. Des claustras mis en place sur les loggias apportent un peu d’ombre à la façade Sud. Le RDC est traité en carrelage mural gris. Il permet d’asseoir le bâtiment tout en mettant en avant le bardage en céramique.