La résidence Les pommiers est constituée de 116 logements collectifs répartis dans neuf bâtiments. La construction de la résidence est scindée en deux tranches : la première regroupant trois bâtiments (nommés A, B, et C) de type « barre » et la seconde six bâtiments (nommés D, E, F, G, H et I) de type « plot ». Située à l’est de la ville, la résidence est en marge du tissu urbain.
La résidence Les pommiers profite d’un contexte paysagé de qualité composé de grands espaces verts, d’arbres et de massifs. Les bâtiments sont implantés en quinconce en suivant la courbe de la parcelle, il n’y a pas de vis-à-vis direct et des arbres s’intercalent pour accentuer l’intimité des logements. Le patrimoine de la résidence des Pommiers date de la fin des années 1960 et a été conçu par l’architecte J. Lamy, à une époque où l’architecture poursuit les cheminements du modernisme et rencontre les approches du brutalisme et du style international. Les bâtiments des pommiers sont un témoin de cette époque.
Les objectifs thermiques actuels nécessitent un recouvrement par l’extérieur avec un complexe isolant + bardage. Cette intervention entraine la disparition du caractère propre aux bâtiments comme il a été fait sur la tranche 2. L’identité architecturale est alors absorbée. Partant de ce constat, le projet ici proposé tend à chercher un équilibre dans la relecture des façades de 2020 tout en faisant écho aux origines du bâti. Ce positionnement permet d’ancrer le bâtiment dans une image pérenne et respectueuse.
Aujourd’hui les deux tranches ont une image distincte. L’uniformisation du traitement des bâtiments découle du traitement explicité ci-avant, puisque le système constructif originel est identique. De plus, cette démarche permet de redonner de l’appartenance à une même résidence.La mise en valeur du système constructif est réalisée par la pose d’un bardage métallique à teinte bronze, apportant une image plus contemporaine tout en retraçant les poteaux et nez de dalle. Le calepinage du bardage est dessiné pour appuyer le discours structurel avec des éléments entiers toute hauteur, de dalle à dalle. Les allèges sont recouvertes du même bardage. Le calepinage des éléments de bardage permet de conserver l’empreinte historique des constructions. Les panneaux de façades ne comportant pas de menuiserie sont identifiés par la pose d’un bardage composite d’une teinte contrastante et plus chaleureuse. Le calepinage vertical et la teinte de ce bardage évoque un bardage bois. L’utilisation de matériau de type métallique, en opposition au béton existant, permet de conserver les intentions d’origines du patrimoine tout en proposant un contraste bienvenu avec l’écrin végétal dans lequel il s’intègre. La teinte bronze est privilégiée à une teinte métallique gris pour éviter une esthétique trop froide. Le retour du bardage en angle participe à une relecture plus contemporaine qui s’affranchit du tracé structurel existant.
Les garde-corps seront remplacés par des versions en verre constitué d’un vitrage blanc opalescent. Dans le cas de la tranche 1, les lisses en béton existantes seront conservées et nettoyées en mémoire du patrimoine existant en tant que témoin du caractère originel des bâtiments.
Le projet architectural de façade proposé permet ainsi de donner une nouvelle image contemporaine à la résidence tout en conservant en filigrane le caractère du patrimoine existant de manière respectueuse et pérenne.